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Blog de Pierre
28 septembre 2004

28 septembre 1958... Une autre Constitution

Finalement "on" en est pas mort !... C'est le 28 septembre 1958 qu'a eu lieu le référendum par lequel les Français ont adopté la Constitution qui devait donner naissance à la Ve République. On était en pleine guerre d'Algérie, au cœur d'une crise de régime si grave que l'on sentait alors que tout pouvait vaciller. Et le général de Gaulle dont le souvenir était déjà "gravé dans le marbre" descendait de l'Histoire pour rentrer dans la politique et "faire don de sa personne" pour mettre un terme au malheur. La gauche acceptait que le pouvoir fut raffermi, mais elle exigeait que la démocratie fut maintenue. La crise de 1958 a conduit nombre de leaders politiques comme François Mitterrand et Pierre Mendès-France à condamner une action et un texte dont ils jugeaient qu'ils menaçaient la démocratie.

Une leçon de politique

La scission la plus grave de la SFIO vint de cette époque. Guy Mollet et ses amis soutenaient le texte, d'autres, autour d'Edouard Depreux et Alain Savary dirent "non" et se lancèrent dans la création d'un parti, le PSA (parti socialiste autonome) qui allait devenir en 1960 le PSU (Parti socialiste unifié). Exemple à double tranchant que cette constitution de 1958 dont les partisans du "oui" disent qu'elle n'a pas empêché François Mitterrand qui l'avait combattue, d'appliquer son programme après son élection à la présidence de la république en 1981.

On peut en dire de même pour Lionel Jospin qui a duré plus qu'aucun premier ministre avant lui dans ce nouveau régime.

C'est bien la preuve que ce ne sont pas les institutions qui font les politiques.

Les partisans du "non" pourraient nous dire que le "non" de 1958 fut fondateur puisqu'il permit de mettre Mitterrand en situation en 1965 à la tête d'un rassemblement de gauche, prélude à une conquête du PS qui devait précéder la conquête du pays.

Mais la donne est différente. D'abord parce qu'en 1958, le texte soumis aux Français ne fut pas élaboré de manière démocratique puisqu'il émane d'une faction gaulliste et qu'il donne beaucoup de pouvoir à l'exécutif. Ensuite parce que celui qui au final avait le moins de raisons d'y toucher mais qui l'a le plus réformé c'est Chirac. enfin parce que le temps a fait la preuve que le texte n'entrait pas en contradiction avec les projets des socialistes.

On nous opposera que le texte issu de la convention "constitutionnalise des politiques". Nous répondons que le texte ne fondant pas la Nation européenne, il doit bien fixer des objectifs. Ceux-ci, s'ils étaient ceux d'un projet ultralibéral, ne mentionneraient ni les services publics, ni le rôle des partenaires sociaux. Et du point de vue politique, le texte s'en tiendrait au strict minimum... Est-ce le cas ?

Il est surprenant de voir des gens nous dire que tout serait fini et qu'on ne pourrait plus rien faire... C'est qu'ils doivent avoir bien peu de foi dans l'action politique...

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Commentaires
G
Un ajout sur la constitution de 1958 :<br /> <br /> une des principale raison de voter non étant que cette constitution était lié au retour à la prise de pouvoir de De Gaulle dans des conditions très particulière, d'intervention militaire dans la vie politique (quasi coup d'état)
B
Je cherche à me faire un avis.<br /> Si je comprends bien :<br /> <br /> Il y a ceux qui disent, il faut avancer.<br /> [UMP, UDF une partie du PS (Hollande and cie)]<br /> <br /> Et d'autres, d'accord mais nous n'allons pas dans la bonne direction [L'autre prtie du PS, les verts (?), Le PC et l'extrème gauche].<br /> <br /> Passons sur ceux qui disent non parce qu'ils refusent l'Europe - au moins leur discours est-il clair.<br />
C
La prudence oui, l'indifférence ou l'inconscience non. C'est précisément parce que le destin de la France passe par un engagement européen qu'on ne peut se replier sur un pré carré gaulois et cracher sur 50 d'histoire et de progrès. Pour améliorer l'Europe, il faut être dedans. Et de l'intérieur, même les aveugles y voient plus clairs...
H
Et si pour beaucoup de gens "un tiens vaut mieux que deux tu l'auras" ? Ont-ils nécessairement tort d'être prudents quand il s'agit du destin même de leur pays ? Moi je vous trouve plutôt béat. La foi soit, la foi aveugle non merci.
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