Des illets et des roses
Nous sommes le 25 avril. Il y a trente ans, la révolution des illets renversait la dictature salazariste au pouvoir au Portugal depuis les années vingt. Le film de Maria de Medeiros Capitaines d'avril sorti il y a quelques années rend une image attachante de cette révolution démocratique qui ne fit que sept morts et qui ramena le Portugal dans le giron de la démocratie. Un des pays les plus pauvres d'Europe, le Portugal était rongé par le cancer des guerres coloniales. C'est ce qui a précipité la mutinerie chez les militaires. Malgré les intimidations de la PIDE, la police politique, les officiers de l'armée ont pris le pouvoir qu'ils ont remis quelques mois plus tard aux partis politiques. Et si les staliniens du PCP ont bien tenté un instant un coup de force, c'est la démocratie qui a triomphé. Mario Soares, fondateur du Parti socialiste portugais a joué un rôle central dans la démocratisation du Portugal. Encore une victoire de la social-démocratie...
Ces années de poudre, entre le coup d'état au Chili en 1973, la chute des colonels en Grèce en 1974 et la mort de Franco en 1975 ont donné à toute une génération de militants le goût particulier de l'Histoire, de la démocratie et de la notion de liberté. Trente ans après, nous qui vivons confortablement dans une démocratie "avancée" et abreuvée d'images, mesurons-nous la chance que nous avons ? Comprenons-nous le sens des mots et des valeurs ? Certes, nos années 70 ne furent pas des années démocratiques pour tout le monde, notamment pour ceux qui contestaient le pouvoir de droite, mais ce n'est en rien comparable avec les années du régime pétainiste.
Aujourd'hui, sans nostalgie aucune, nous devons prendre la distance nécessaire pour comprendre la force de la démocratie. Cette force passe par l'implication permanente des citoyens dans les procesus de décision qui les concernent...
P.S. : Joyeux anniversaire Dominique !
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